Au cours des dernières années, Latitude 41 a eu le grand plaisir et l’honneur de présenter à ses lecteurs et aux chercheurs du monde entier d’abord la biographie de Pierre Maréchal[1] puis celle de Fernand Omont[2], passagers de 1ère classe qui, avec Paul Chevré, survécurent au naufrage du Titanic. Il manquait pour clore nos recherches sur ce trio français une étude consacrée à Paul Chevré, sculpteur de renom : c’est aujourd’hui chose faite, à travers ce numéro spécial qui, nous l’espérons, lui rendra hommage. Sans la patience et l’obstination, ces recherches compliquées, longues mais ô combien passionnantes, n’auraient jamais abouti. Il nous a fallu sortir de leur oubli bien des documents non seulement en France, mais aussi au Canada et en Belgique ; cette fois encore, les données disponibles étaient tellement éparpillées qu’il nous a fallu tenter reconstituer un puzzle géant, loin d’être complet. Paul Chevré était un artiste, et donc un personnage complexe. Son œuvre nous parle aujourd’hui plus que l’homme lui-même, qui ne fut qu’un survivant en sursis : en effet, jamais Chevré ne se remit d’avoir survécu au naufrage, et il en mourut 22 mois plus tard, affaibli par la maladie certes, mais probablement aussi moralement épuisé d’avoir été « un survivant du Titanic ». Étrange destin que celui de ce sculpteur talentueux, ignoré, voire méprisé en France et qui dut s’expatrier au Canada pour y produire ses œuvres les plus grandioses. Sans la rencontre de descendants de l’artiste, François Chentrier, son épouse Odile et Agnès Chentrier, quelques éléments biographiques et de précieux clichés photographiques ne seraient jamais sortis de la sphère familiale : nous remercions ici tous ceux et toutes celles qui ont apporté à nos recherches leur aide précieuse : les fidèles Alain Dufief et Franck Gavard-Perret, mais aussi Robert Shotton, Christian et Nicole Gorree-Wery, Daniel Dupont, Philippe Latger, Daniel Drouin[3], David Gagné, Günter Bäbler, les archives de la ville de Québec, Alan Hustak, Encyclopedia Titanica, M. Pascal Deroche, des archives de la ville d’Asnières, M. Jean-Charles Virmaux, et M. Guerra, artiste archiviste de la Société des Artistes Français. Les sites Wikipedia et Chronobio ont été d’un grand secours.