Titanic, la fabrique des boucs émissaires
Paquebot le plus célèbre de l’histoire, le Titanic est devenu un mythe, et comme toute épopée, son naufrage est désormais associé dans l’esprit populaire à des figures héroïques, mais aussi à des « salauds » légendaires. Il n’est jamais nécessaire de chercher bien loin pour trouver maints faits divers et maintes catastrophes au retentissement médiatique énorme qui ont suscité un torrent de haine contre un personnage désormais accusé de tous les maux. Pourtant, les historiens le savent, les faits historiques sont toujours trop complexes pour que l’on puisse faire reposer tous les malheurs sur quelques individus supposés malintentionnés. Toute personne étudiant assez longtemps le naufrage du Titanic ne peut que se rendre compte de l’incroyable nombre de hasards, de coïncidences, de malchances qui conduisirent au drame. Surtout, toute étude de détail conduit vite à découvrir que les « fautes » que l’on pointe souvent n’en sont pas toujours, et que cette histoire regorge de fausses évidences qui méritent d’être détricotées.
