Une chemise rigide, quelques pochettes plastique, des supports cartonnés : bien protégées, bien classées, préservées avec amour et respect, les archives de la famille de Roger Bricoux sont d’une richesse inouïe. On y trouve des photos, des lettres, des fiches de paye, des articles de journaux en français et en anglais, des témoignages divers ; le cœur bat fort lorsqu’on découvre des réponses à des questions vieilles de presque cent ans. Le cœur bat encore plus fort lorsque des documents inestimables sortent de la sphère purement familiale pour éclairer d’une lumière inédite un drame poussiéreux auquel personne ne devrait plus s’intéresser si l’on en croit les premières lignes d’un article d’avril 1912, extrait d’un journal dont le titre a disparu : « Bientôt, demain, hélas ! tout sera dit sur l’effroyable catastrophe du Titanic. L’oubli, injuste, mais inexorable oubli, effacera peu à peu nos émois attendris et nos consternations, comme les vagues ont comblé la cicatrice profonde creusée au flanc des mers par les convulsions d’agonie du léviathan démonté. Mais l’héroïsme de quelques-uns survivra à l’impitoyable engloutissement… Nous entendrons longtemps l’écho de cet orchestre, dans lequel se trouvait un Français, tenant tête à la mort de toute l’allégresse exaspérée de ses cuivres, pour intimider la peur au cœur des passagers. »
Tout n’a pas été dit sur « l’effroyable catastrophe du Titanic ». Pas encore…
Latitude 41 se fait avec ce numéro spécial « l’écho de cet orchestre » et lève – partiellement – le voile sur notre valeureux concitoyen, Roger Bricoux.