Août 1914, la Première Guerre mondiale éclate. Un conflit qui s’apprête à déchirer l’Europe, événement fondateur d’un XXe siècle particulièrement sanglant. Cent ans après, nous peinons encore à en comprendre la globalité. Bien souvent, ce sont les images d’Épinal qui reviennent : les Poilus couverts de la boue des tranchées de Verdun, le tirailleurs Sénégalais partant à l’assaut, les premiers duels aériens mettant en scène des « chevaliers du ciel » tel Manfred von Richtoffen, le Baron rouge, et plus récemment les désertions et leur traitement sévère.
Point de vue globale car, souvent, pour le public français (et plus largement anglais et américain), le théâtre du conflit a été principalement cantonné au nord-est de la France, le reste n’étant qu’escarmouches mineures dans ce qui ne serait, finalement, que la revanche de la guerre de 1870. C’est oublier la barbarie du front russe ; la virulence des combats entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie, mais aussi les offensives en Méditerranée orientale. Se souvient-on seulement, dans les classes de collégiens, que l’Empire ottoman prit part au conflit ? C’est pourtant de cette guerre oubliée qu’est victime le Britannic lors de son naufrage, le 21 novembre 1916.