Des noms sur des papiers, voici tout ce qu'il reste des McMaster, la famille maternelle de l'officier William Murdoch. Nous ne connaissons pas leurs visages, ils n'ont pas non plus laissé de témoignage. Ce sont les silencieux de l'histoire. Des oubliés, qui n'en ont pas moins véritablement existé.
Lorsque j’ai assuré en 2016 la présidence de l’AFT, les « mots du Président » qui émaillaient jusque-là les Latitude 41 se sont éteints : ayant une double casquette avec Latitude 41, j’ai préféré éviter la redondance et ne laisser la parole qu’à la rédaction dans son ensemble. Mais au terme de cette année 2025 particulièrement enthousiasmante pour l’AFT, je souhaite prendre plus longuement la parole pour vous parler de l’association, ce qu’elle a accompli, ce qu’elle vit, et l’avenir qui l’attend, que j’espère prometteur.
2025 fut une grande année pour l’AFT : entre le nouveau site, la chaîne YouTube, notre convention à Liverpool, les expositions, et Latitude 41 qui continue à publier des recherches inédites, nous nous portons bien. Tellement bien que, une fois n’est pas coutume, ce numéro contient un mot spécial du président détaillant ces nouveautés. Ce numéro est aussi l’occasion de voir qu’un article n’arrive jamais en retard : seulement à l’heure voulue ! Dans le numéro 80-81, à l’été 2019, Tiphaine Hirou nous avait emmenés en Écosse sur la trace de la famille Murdoch. L’article se terminait par un appel « à suivre dans un prochain numéro ». Six ans plus tard, voici cette suite tant attendue, et qui valait bien cette attente ! Chercheuse aguerrie, Tiphaine a mené l’enquête sur la famille maternelle de l’officier, très peu connue jusqu’à présent.
Cette fois-ci, notre chronique des productions de nos associations amies sera un peu déséquilibrée : à l’heure où nous finissons ce numéro, le numéro d’été de la BTS n’est pas encore paru. Le rédacteur en chef de l’Atlantic Daily Bulletin, Clive, avait déjà signalé par le passé qu’il était parfois difficile d’obtenir assez de contributions pour nourrir les numéros, un problème que nous avons parfois également. Nos associations ne peuvent décidément faire vivre le souvenir du Titanic qu’avec assez de bonnes volontés !
Si j’avais dû parier sur le premier livre que j’aurais eu entre les mains signé Dan Parkes, j’aurais imaginé une somme aussi monumentale qu’incontournable consacrée à William Murdoch. Depuis des années, en effet, Dan est l’auteur du site de référence sur le premier officier du Titanic, williammurdoch.net, qui fouille en détail tous les aspects de la vie de cet homme avec une rigueur plus que louable. Mais, depuis quelques années, avec son site titanicofficers.com, il a élargi sa focale et décidé de consacrer une biographie détaillée à tous les officiers du Titanic mais aussi, à l’avenir, à ceux du Carpathia et du Californian. Avec ce nouveau site, il est également devenu une référence incontournable. Et c’est donc sur le capitaine Smith que Dan Parkes a finalement publié cette année son nouveau livre, Titanic Legacy, qu’il nous a présentés à Liverpool lors de la convention de la British Titanic Society. Un livre qui ne peut qu’intriguer dès sa couverture, en vérité, car le capitaine n’en occupe que la moitié gauche, tandis que sa fille est à droite, un homme les séparant. Le sous-titre est lui aussi évocateur : « Le capitaine, la fille, et l’espion ». Quelle histoire se cache alors ici ?
Notre assemblée générale s’est tenue sur Zoom le 18 mai 2025 avec quinze à vingt participants selon les moments, dont les cinq membres du conseil d’administration en poste. Deux procurations ont également été adressées au président. Ce bilan est la reproduction du compte rendu envoyé aux membres à l’issue de l’AG. Sont rajoutés, en italique en fin de paragraphe, les nouveautés depuis avril.
Le week-end du 11 au 13 avril, notre association a été royalement reçue à Liverpool par nos amis de la British Titanic Society pour notre convention commune. Ce séjour dans le port d’attache du Titanic (bien qu’il n’y ait jamais mis les hélices !) fut l’occasion de resserrer nos liens avec nos camarades passionnés du monde entier, dans le prestigieux hôtel Adelphi, un historique bâtiment de la ville.
J’ai effectué ce voyage avec mon fils aîné au mois de mai. Les premiers jours, nous avons été surpris par le froid car nous n’avions pas les vêtements adéquats. New York, la ville de tous les superlatifs, le phare du Nouveau Monde, une ville cosmopolite avec ses 8 millions d’habitants, un centre incontournable dans la politique, la finance, l’art et la culture, pour ne citer que l’ONU, Wall Street, Broadway, des universités et des musées prestigieux. Une ville en démesure et tout en paradoxe : la frénésie des panneaux lumineux géants, des gratte-ciels, de la foule pressée et la quiétude de Central Park et des quartiers plus excentrés tels que Soho, Chelsea ou West village avec leurs petits immeubles tranquilles. Une opulence et un avant-gardisme contrastant avec un métro désuet. Des hommes d’affaires en costume trois pièces et des individus qui font la manche. Quoi qu’il en soit, une ville hors du commun mais attachante. En tant que membre de l’AFT, je me suis intéressé à savoir si cette ville avait des connexions avec le Titanic et j’ai été surpris de voir à quel point il y en avait.
Le présent article, consacré au navire allemand Frankfurt, à son opérateur radio et à son attitude au cours du naufrage du Titanic, ne prétend pas fournir des renseignements inédits sur un thème déjà traité le premier par George qui, en 1990, avait analysé plusieurs archives et publié ses conclusions dans la revue The Titanic Commutator de la Titanic Historical Society. Trente-cinq ans après la parution de cet article, Franck a étudié de nouvelles sources et une bibliographie actualisée a permis d'apporter des considérations nouvelles et d'élaborer d'autres hypothèses. Par ailleurs, plusieurs témoignages en langue allemande ont été découverts dans la presse de l'époque et, souvent inédits, apportent un nouvel éclairage à cette affaire. À présent, les deux auteurs sont fiers de présenter cet article, mis ici à la disposition d'un public francophone pour la première fois, qui entend mettre à jour le dossier du Frankfurt et espère clarifier le rôle exact que son opérateur radio a joué la nuit du naufrage.
Il y a 140 ans, en juin 1885, les pièces détachées de la Statue de la Liberté arrivaient à New York. Il fallut ensuite encore plus d’un an pour que ce puzzle géant soit achevé et que ce symbole de l’Amérique soit inauguré. Dominant Ellis Island, elle a accueilli pendant des décennies des générations d’immigrants arrivant aux États-Unis avec leurs espoirs, réalisés pour les uns, déçus pour d’autres. Le Titanic n’arriva jamais à ses côtés. Aujourd’hui, les rapports des États-Unis à l’immigration et à la France ont pu changer… Mais notre camarade Fabien Bueno, en voyage à New York, a pris le temps de visiter pour nous les sites de la ville liés au Titanic. Rejoignez-le dans ce voyage ! Ce numéro double contient également ses habituelles rubriques et un récit de notre convention à Liverpool. Mais c’est surtout Franck Gavard-Perret qui nous régale avec une imposante pièce de recherche sur laquelle il a travaillé depuis de nombreux mois avec George Behe : ensemble, ils rouvrent le dossier du Frankfurt, ce paquebot allemand témoin du naufrage, et son opérateur radio dont Harold Bride disait qu’il était un imbécile. Et si nous l’avions mal jugé ? Un français et un américain travaillant sur le cas d’un paquebot allemand, en s’appuyant sur des archives d’outre-Rhin, mais aussi de la bibliothèque d’Oxford, le tout avec l’aide du président de l’association suisse du Titanic. Y a-t-il meilleur moyen de rappeler que le Titanic nous rapproche bien au-delà des frontières ?