Latitude 41 n°96-97
Dans ce numéro d'été 2023, hommage est rendu à Paul-Henri Nargeolet, tragiquement disparu. Un article remet également les pendules à l'heure au sujet du temps à bord du Titanic.
Dans ce numéro d'été 2023, hommage est rendu à Paul-Henri Nargeolet, tragiquement disparu. Un article remet également les pendules à l'heure au sujet du temps à bord du Titanic.
La BBC a dévoilé dernièrement des images inédites de l'épave du Titanic, fruit d'un travail de cartographie réalisé par les sociétés Magellan Ltd, spécialiste des fonds marins, et Atlantic Productions, qui préparerait un documentaire sur ce projet. Ce scan en trois dimensions de l'épave a été réalisé grâce à des centaines de milliers d'images en haute résolution, prises par des submersibles télécommandés qui ont sondé l'épave sous tous les angles.
Quarante-trois objets remontés du Titanic, et restaurés à l’initiative de la société RMS Titanic inc, sont exposés à la Cité de la mer à Cherbourg depuis le 4 avril. Cette exposition a été inaugurée par madame Jennifer Sanders, accueillie par monsieur Michel Rouger, en présence d’une assistance nombreuse. L’amiral préfet maritime de la Manche et son épouse étaient présents à cette réception, à laquelle l’Association Française du Titanic était représentée par son trésorier, et par Sylvie Hoose.
C'est à Paris qu'une quinzaine de membres de l'association se sont retrouvés pour notre assemblée générale, qui s'est tenue le 29 avril dernier. Le Titanic s'est naturellement invité dans les discussions lors de notre repas du midi, pris dans une brasserie proche de l'Assemblée Nationale ; ce fut une très bonne occasion d'entamer la conversation pour des membres qui, pour certains, participaient à notre assemblée pour la première fois.
George Behe est, ces derniers mois, un auteur particulièrement prolifique qui nous a apporté plusieurs ouvrages aux angles étonnants. En 2023, il sort Fate Deals a Hand, un beau petit livre consacré au monde des joueurs professionnels du Titanic, dont le destin a suscité bien des légendes.
Vous le remarquez peut-être en feuilletant Latitude 41, nous manquons de contributeurs et contributrices et les mêmes signatures reviennent fréquemment. Mais se lancer dans les recherches et l’écriture n’est pas simple ! Comment débuter, où chercher ? Quelles erreurs éviter ? Faire un travail d’historien, ce n’est pas seulement raconter des événements passés en les piochant dans des documents datés : cela exige une certaine méthode, et des précautions, auxquelles je vais essayer de vous initier ici.
Connaissons-nous si bien la chronologie du naufrage du Titanic ? Si les heures de la collision (23 h 40) et de la disparition du navire (2 h 20) sont notoirement acceptées, le déroulé précis des événements séparant ces deux points prête déjà plus à débat. Et pour cause ! Qui, pris dans la tourmente de ce genre de drame, prend le temps de noter précisément l’heure de chaque péripétie ? Et du reste, quelle heure ? Celle d’une montre mal réglée ? Celle, vaguement arrondie, d’une horloge regardée du coin de l’œil ? Celle obtenue par ouï-dire ? Pour toutes ces raisons, toute chronologie ne peut être qu’approximative, et relative (telle chose s’est passée un peu avant, ou après, telle autre). Mais dans le cas du Titanic, deux problèmes viennent s’ajouter, récemment mis en valeur par les travaux de Samuel Halpern et d’une équipe de chercheurs chevronnés. D’une part, l’heure à bord du Titanic était unique au monde (c’est l’Apparent Time Ship, ATS, ou temps apparent du navire), et il n’a pas été simple de la mettre en parallèle avec l’heure de New York et du reste du monde. D’autre part, à bord du paquebot, on changeait l’heure chaque soir à minuit, ce qui, vu l’heure du naufrage, n’a pu qu’ajouter une vague de spéculations. Faisons donc le point sur un sujet aussi pointu que passionnant.
La nouvelle a été rendue publique le 22 juin 2023, au terme de plusieurs jours de recherches et d’angoisse alimentée par les médias du monde entier : le submersible Titan de la société OceanGate a été détruit quatre jours plus tôt au cours de sa descente vers le Titanic. Parmi les cinq victimes de ce drame, la communauté titanicophile pleure particulièrement la perte de l’océanaute Paul-Henri Nargeolet, dont le nom restera dans l’histoire comme celui d’un des plus grands spécialistes de l’épave.
Nous avons bouclé ce numéro dans une triste période, au milieu de la folie médiatique qui s’est emparée de la dramatique disparition du Titan. Nos pensées vont, évidemment, aux cinq victimes et à leurs proches. Dans nos pages, Jean-Philippe Marre rend donc hommage à Paul-Henri Nargeolet, qui a tant apporté à notre connaissance de l’épave du navire. Alors que des objets du Titanic sont à nouveau exposés à Paris cet été, nous ne pouvons qu’honorer ce pionnier des fonds marins grâce à qui nous pouvons les contempler.
C'est avec une grande tristesse que nous venons d'apprendre le décès de Nicole Gorrée-Wéry. Épouse de notre ancien président Christian Gorrée-Wéry, elle avait beaucoup participé à la gestion de l'association…