Depuis que le Titanic a fait naufrage, une question reste sur toutes les lèvres et revient sans cesse : « pourquoi ? ». Pourquoi ce navire si sophistiqué a-t-il pu sombrer suite à une collision en apparence bénigne avec un iceberg ? Pourquoi n’a t-on pas pu sauver tout le monde ? Pourquoi n’avait-on rien fait pour éviter ce drame ? Les réponses sont nombreuses, mais aussi, bien souvent, floues et hypothétiques ; car, après tout, même cent ans après, il serait naïf de croire que l’on peut « tout » savoir sur ce drame.
Cet article ne se penchera donc pas sur ces « pourquoi ? », sujet bien trop vaste pour être ici évoqué. La dernière question en appelle pourtant une autre : n’a t-on vraiment rien fait pour éviter le drame ? Des mesures ont-elles été prises, ou le capitaine Smith s’est-il conduit de façon irresponsable ? Ce débat, comme tous ceux qui peuvent persuader l’opinion de l’héroïsme ou de la culpabilité d’un homme, fait couler de l’encre. Parmi les mesures que Smith aurait pu prendre, une est généralement utilisée pour démontrer que le Titanic avait pris des précautions. Il s’agit du fameux virage opéré par tous les navires en un point donné, pour éviter les glaces : l’« angle », le « coin » ou le « tournant », comme l’appellent alors les marins.