À la bonne heure !
Connaissons-nous si bien la chronologie du naufrage du Titanic ? Si les heures de la collision (23 h 40) et de la disparition du navire (2 h 20) sont notoirement acceptées, le déroulé précis des événements séparant ces deux points prête déjà plus à débat. Et pour cause ! Qui, pris dans la tourmente de ce genre de drame, prend le temps de noter précisément l’heure de chaque péripétie ? Et du reste, quelle heure ? Celle d’une montre mal réglée ? Celle, vaguement arrondie, d’une horloge regardée du coin de l’œil ? Celle obtenue par ouï-dire ? Pour toutes ces raisons, toute chronologie ne peut être qu’approximative, et relative (telle chose s’est passée un peu avant, ou après, telle autre). Mais dans le cas du Titanic, deux problèmes viennent s’ajouter, récemment mis en valeur par les travaux de Samuel Halpern et d’une équipe de chercheurs chevronnés. D’une part, l’heure à bord du Titanic était unique au monde (c’est l’Apparent Time Ship, ATS, ou temps apparent du navire), et il n’a pas été simple de la mettre en parallèle avec l’heure de New York et du reste du monde. D’autre part, à bord du paquebot, on changeait l’heure chaque soir à minuit, ce qui, vu l’heure du naufrage, n’a pu qu’ajouter une vague de spéculations. Faisons donc le point sur un sujet aussi pointu que passionnant.